mardi 30 octobre 2012
Questions economiques: Passation des Marchés publics en Côte d'Ivoire
Questions economiques: Passation des Marchés publics en Côte d'Ivoire: Dr Toualy Herman , Spécialiste en passation des marchés publics : « Les fausses garanties d’offres et de bonne exécution…faussent le j...
Passation des marchés publics en Côte d'Ivoire
Dr Toualy Herman, Spécialiste en passation des marchés publics : « Les fausses garanties d’offres et de bonne exécution…faussent le jeu de la transparence »
Quelle définition peut-on donner au métier de Spécialiste en passation des marchés ?
Le spécialiste en passation des marchés est la personne ressource chargée de planifier et d’acquérir, en application des règles et procédures établies, des fournitures, des travaux, des services et des prestations intellectuelles pour appuyer la mise en œuvre des programmes des maîtres d’ouvrage. Il intervient également comme contrôleur qualité du processus de passation de marchés, en s’assurant que le processus d’acquisition de biens et services se fait dans des conditions d’efficacité, de transparence et d’équité au regards des textes dictés par les différentes législation en vigueur.
Il faut dire qu’aujourd’hui, il n’existe pas de formation diplômante au métier de passation des marchés. Vous trouvez dans notre métier, des juristes, des financiers, des ingénieurs de travaux publics, et même des cadres de la santé.
Pourquoi avez-vous senti la nécessité de créer une association des spécialistes en passation des marchés en Côte d’Ivoire?
Il faut préciser que nous ne sommes pas une association, mais plutôt un réseau. Le réseau de spécialiste en passation de marchés de Côte d’Ivoire (RSPM-CI) a été créé en octobre 2011, et est né de la nécessité de fusionner nos énergies et forces en vue de partager les expériences entre les différents spécialistes en passation des marchés, de défendre les intérêts de notre métier, d’œuvrer au renforcement des capacités des spécialistes en passation des marchés, et enfin de promouvoir le métier de spécialistes en passation des marchés.
Quelle est la perception des acteurs (publics et privés) de la commande publique aujourd’hui en Côte d’ivoire?
Il faut noter d’abord que la commande publique représente des sommes énormes. La passation des marchés est une discipline qui est très complexe et qui a toute sa raison d’être du fait de la nécessité des gouvernants à aspirer à la bonne gouvernance. Elle a pour objectif un emploi rationnel des ressources publics, par le jeu de la concurrence, afin d’avoir un meilleur rapport qualité prix.
Il y a une méfiance légitime ou non des acteurs privés par rapport à la transparence du système. Mais nous pensons que les choses évoluent surtout avec la création de l’Autorité nationale de régulation des marchés publics.
En 2010, l’Autorité nationale de régulations des marchés publics (Anrmp) susmentionnées a été créée. Vous, en tant que spécialiste, quel est son positionnement dans le cadre du dispositif institutionnel des marchés publics en Côte d’Ivoire ?
Cette autorité a un peu un rôle d’arbitre entre les autorités contractantes (maitre d’ouvrage) et les candidats aux marchés publics. De la capacité de cette entité à jouer sa partition avec impartialité et dans le respect de la rigueur de la loi dépendra sa crédibilité. Au vu des actions menées par cette autorité, à savoir la sensibilisation et la formation des acteurs de la commande publiques et surtout au regard des décisions déjà prises, on peut déjà dire que l’ANRMP assure pleinement sa mission dans le cadre des attributions qui lui sont dévolues.
Comment percevez-vous le problème de l’accès des PME ivoiriennes aux marchés publics en Côte d’Ivoire ?
Le problème est plus complexe que cela. L’accès des PME aux marchés a toujours été, y compris dans les pays développés, une sorte de dépit amoureux entre l’administration et le secteur privé. Seules des rencontres périodiques, permettant de débattre des problèmes liés à l’accès des PME en termes de capacité, d’accompagnement financier et de simplification des procédures, pourraient être, de notre simple point de vue, une approche à la résolution de ce problème supposé ou réel.
A un moment donné, il y a eu beaucoup de gré à gré dans les marchés publics en côte d’ivoire. Qu’elle est votre appréciation sur ce type de marché ? Quelle est l’évolution actuelle par rapport aux marchés de gré à gré.
Aujourd’hui la tendance semble heureusement s’inverser et c’est tant mieux. La dernière réforme du code des marchés publics y a contribué pour beaucoup.
Pensez-vous vraiment que les récentes réformes des marchés publics en Côte d’ivoire ont permis de hisser le dispositif juridique et institutionnel au niveau des standards internationaux en matière de passation des marchés ?
L’Etat de Côte d’Ivoire a procédé, ces dernières années, à une réforme en profondeur du cadre légal, réglementaire et institutionnel des marchés publics qui se rapproche sensiblement des standards internationaux dans le domaine. Des aménagements à la pratique pourraient être nécessaires à l’avenir en accords avec tous les acteurs de la commande publique y compris les bailleurs de fonds.
Quelle sont les relations de votre réseau avec la Direction des marchés publics (Dmp) et l’Autorité nationale de régulation des marchés publics (Anrmp) ?
Nous avons de très bons rapports fonctionnels avec la Dmp et l’Anrmp et nous espérons leurs approfondissements en vue d’une synergie de force pour contribuer à une optimisation de la commande publique dans notre pays.
Vous avez organisé récemment un diner d’échanges autour du thème «Les garanties et l’utilisation du crédit documentaire dans les marchés publics : modalités d’émission, de mise en œuvre et lutte contre les fraudes », qu’est ce qui a motivé ce thème ? Qu’est-ce qu’on peut retenir d’essentiels de ces échanges
Je voudrais profiter de cette occasion pour remercier l’Association des sociétés d’assurances de Côte d’Ivoire (Asa-Ci) et l’Association professionnelle des banques et établissement financiers de Côte d’Ivoire (Apbef-Ci) qui ont accepté, par leurs représentants respectifs d’animer ce diner d’échanges.
Plusieurs constats ont motivé ce thème. D’abord dans l’exécution des marchés publics, il existe de fausses garanties d’offres et dans certains cas de fausses garanties de bonne exécution. Ensuite, on note également une interpellation par les PME sur les difficultés qu’elles rencontrent à obtenir des garanties auprès des établissements bancaires et financiers dans le cadre des appels d’offres.
Un autre constat qui en ressorti est que dans le cas d’appels d’offres internationaux, le crédit documentaire est très utilisé pour sécuriser les transactions entre l’acheteur et le fournisseur. Cependant, dans la pratique la mise œuvre de ce mode de paiement n’est pas souvent maîtrisé par les acteurs publics de la commande.
Dans l’ensemble, trois points essentiels sont à retenir des échanges : d’un, la nécessité d’une harmonisation entre les dispositions nationales, les pratiques de l’Ohada et les directives ou règlements de certains bailleurs notamment la Banque mondiale en matière d’émission et d’appel de la garantie/caution. De deux, la mise en place d’un mécanisme de vérification et d’authentification des documents émis aussi bien par les Banques que par les compagnies d’assurances pour éviter les fraudes. Et enfin de trois, concernant le crédit documentaire, assurer un renforcement des capacités des acteurs de la commande publique sur ce mode de paiement.
Interview réalisée par
GOORE Bi Hué
mercredi 24 octobre 2012
Economieaffaires: Finances publiques
Economieaffaires: Finances publiques: La Côte d’Ivoire, championne du marché financier régional Une de l'immeuble du Trésor public ivoirien En termes athlétiques le c...
Finances publiques
La
Côte d’Ivoire, championne du marché financier régional
Une vue de l'immeuble du Trésor public ivoirien |
Qualité de la signature de l'Etat ivoirien, le facteur attrayant
![]() |
Koné Adama, DG du Trésor public de Cote d'Ivoire |
Ces bonnes performances n’ont fait que renforcer la conviction de l’Etat de Côte d’Ivoire que sa signature est respectée et constitue un gage et donc une « assurance tous riques » pour les souscripteurs aux emprunts qu’il émet sur le marché financier et monétaire régional. Aussi, va-t-il revoir ses prétentions à la hausse à partir de 2008, en recherchant par appel public à l’épargne (Tpci 6,25% 2008-2011), un montant de 60 milliards de Fcfa. Il a puis avoir 61,2 milliards. En 2009, il même pu disposer de 107,3 milliards de Fcfa alors qu’il n’en demandait que 60 milliards! Soit 179% de succès. Même au sortir de la crise post-électorale où l’incertitude était de mise, le pays a pu obtenir sur le marché 160,2 milliards de Fcfa alors qu’il était en quête de 100 milliards. La seule année où le résultat a été «décevant» est 2010 à cause de la forte incertitude sur l’avenir et les signaux pessimistes qu’entrevoyaient les analystes financiers et économiques. En effet, sur 62 milliards dont avait besoin l’Etat en allant sur le marché financier régional, il n’en a récoltés que 22,9 milliards.
Plus de 938 milliards mobilisés depuis 1999
![]() |
L'Etat arrive ainsi à boucler son budget |
GOORE Bi Hué
mercredi 17 octobre 2012
Economieaffaires: Pourquoi l'argent est si rare ?
Economieaffaires: Pourquoi l'argent est si rare ?: Voici une expression partagée, ces derniers temps, par des Ivoiriens : «L’argent ne circule pas ! » Les agents de change en parle...
Economieaffaires: Secteur automobile
Economieaffaires: Secteur automobile: Le marché ivoirien « passe la vitesse supérieure », malgré la crise Le marché ivoirien de l’automobile frémit à nouveau depuis la fi...
Economieaffaires: Forum des affaires
Economieaffaires: Forum des affaires: Du gagnang-gagnant franco-ivoirien, mais… Le premier forum des affaires franco-ivoirien s'est tenu du 15 au 17 octobre à Abidjan (même...
Forum des affaires
Du gagnang-gagnant franco-ivoirien, mais…
Le premier forum des affaires
franco-ivoirien s'est tenu du 15 au 17 octobre à Abidjan (même si il a dû fermé ses portes plutôt que prévu). Occasion pour 125 entreprises
françaises d’explorer les possibilités
de «déploiement» en Côte
d’Ivoire, pays considéré comme le marché le plus porteur de la zone Uemoa, et
même de l’Afrique de l’Ouest. Et ce, à cause de ses potentialités économiques, du
pouvoir d’achat des ménages relativement élevé comparé aux autres pays de cette
zone, quoique fortement effrité ces temps-ci à l’épreuve des crises successives,
ainsi que de ses infrastructures économiques (routes, ports, aéroports, etc.)
de qualité nettement au-dessus des standards minima mondiaux requis.
Si dans une Europe en plein doute
sur son propre avenir du fait de la forte crise de la dette et des finances
publiques, et qui se traduit par des fermetures d’entreprises en France, en
Espagne et dans bien d’autres pays de cet espace, un tel forum peut constituer
une chance de survie des investisseurs français, il n’en demeure pas moins vrai
que pour les opérateurs économiques ivoiriens, il y a là de nouvelles
opportunités de partenariat à saisir, des contacts à nouer avec leurs
homologues français nantis de maîtrise technique et technologique dans bien des
domaines.
Pour le pays, ce serait un
avantage comparatif certain d’accueillir sur son sol qui compte, déjà, de
grandes, petites et moyennes entreprises françaises, d’autres qui viendraient participer
à son émergence en accroissant sa capacité productive, technique et technologique.
En outre, le développement des affaires qui en résulterait aura une incidence
positive sur les ressources budgétaires de l’Etat ivoirien, puisque les
quelques 650 sociétés françaises déjà répertoriées à la Chambre ivoirienne de
Commerce et d’Industrie, participent, à elles seules, pour 50% aux recettes
fiscales de la Côte d’Ivoire. Nous sommes donc, ici, dans un partenariat
gagant-gagnant. Sauf que l'organisation de ce forum n'a pas, semble-t-il, été à la hauteur des attentes. Pire, les attaques des positions des forces républicaines de Côte d'Ivoire et du site stratégique qu'est la Centrale thermique d'Azito qui alimente la capitale économique ivoirienne en électricité, sont venues, hélas, montré aux prospecteurs d'opportunités que l'environnement des affaires demeure encore précaire pour rassurer les investisseurs privés, pour inciter à une action sur la durée. En dépit de leur bonne volonté d'investir pour accompagner la Côte d'Ivoire dans son ambition d'être à l'horizon 2020, un pays qui compte par les nations émergentes.
jeudi 4 octobre 2012
Secteur automobile
Le
marché ivoirien « passe la vitesse supérieure », malgré la crise
Le marché ivoirien de
l’automobile frémit à nouveau depuis la fin de la crise post-électorale. Selon
les professionnels du secteur, les ventes mensuelles de véhicules neufs ont
enregistré une croissance d’environ 80% au premier semestre 2012, en comparaison
à la même période, l’année précédente.
Dans un dossier publié par le périodique Côte
d’Ivoire Economie (n°18 du mois de septembre 2012), il ressort que ces
ventes mensuelles, tous concessionnaires confondus, sont passées de 450 véhicules en 2011 à 750,
cette année.
Au moins 9000 véhicules neufs en 2012 !
Si cette tendance se maintient, ce sont plus de 9000 véhicules
neufs qui auront été vendus en 2012, alors que les professionnels n’en avaient
cédé que 5400 en 2011. Parce que 2011 peut être considérée comme une année anormale
à cause de la guerre et de ses effets collatéraux sur l’activité économique
dans son ensemble, et donc sur ce secteur qui s’est, en réalité, vu réduit à
six ou sept mois de plein emploi. Toutefois, la bonne santé du marché de
l’automobile, et notamment de véhicules neufs, a pris son ascendance depuis pratiquement cinq
ans, avec un pic important, cette année.
Et ce, en dépit d’un contexte économique encore fragile et de la paupérisation
des ménages. En tout cas, un agent peut
bien se frotter les mains : l’Etat. Lequel a, du reste, intégré dans son
budget 2012 une contribution haussière de 50 milliards de Fcfa en termes de droits
de douane provenant de ce secteur, contre 40 milliards, un an plus tôt.
Les occases font reculer les neufs depuis 1994
Le marché ivoirien de
véhicules neufs, faut-il le rappeler, était très porteur au cours des années
1980 jusqu’en 1994, date de l’autorisation par le gouvernement de l’importation
de véhicules d’occasion. Cette mesure a pour effet de « rétrograder la
vitesse » de croissance du trafic des véhicules neufs, et donc d’infléchir
l’espoir des concessionnaires automobile, qui ont vu leur chiffre d’affaires baisser au
profit des importateurs et vendeurs de véhicules d’occasion baptisés « France
au revoir ». En effet, au cours de la période 1980-1994, les
concessionnaires vendaient entre 25 000 et 30 000 véhicules neufs par
an. Ce qui, comparé au chiffre de 2012, représente une chute drastique
(-233,33%) due à plusieurs facteurs dont les deux plus importants sont, à
l’évidence, la crise économique que connaît, depuis des lustres, le pays, d’une part, et le boom du marché des véhicules
d’occasion qui comptabilise, annuellement, 25 000 immatriculations. Là où la moyenne
des neufs est de l’ordre de 6 000 véhicules immatriculés par an.
L'achat de véhicules démocratisé
Le taux élevé de
véhicules d’occase immatriculés montre certainement l’intérêt qu’ils suscitent
auprès de nombreux ménages à revenus modestes ; lesquels n’auraient pu
s’offrir facilement un engin à quatre roues sans l’ouverture du marché ivoirien
aux véhicules qu’il est convenu d’appeler «France
au revoir». Malgré cette percée des occasions, le marché du neuf, comme
susmentionné, est en nette croissance à nouveau. Faut-il y voir le retour du
goût des Ivoiriens pour le luxe ou encore l’émergence d’une nouvelle classe
sociale constituée de jeunes cadres issus de l’administration publique et du
secteur privé ? Toutes les deux hypothèses, à défaut d’une étude
approfondie sur la question pour le moment, sont viables et imaginables. A cela, il conviendrait sans
doute d’ajouter le renouvellement du parc automobile de l’administration
publique.
Les marques asiatiques en tête
Mais ce marché de l’automobile
est caractérisé, ces dernières années, par une vraie concurrence entre marques.
Dominé traditionnellement par les marques européennes, et plus spécifiquement
françaises, il est désormais marqué par une forte percée des asiatiques et même
des américaines. On peut même dire que, de plus en plus, ce sont les constructeurs
japonais, coréens et chinois qui semblent
«passer la vitesse supérieure», alors que leurs homologues européens, en
général, et français, en particulier, «décélèrent, rétrogradent» sur le marché ivoirien. Cela est d’autant
vrai que, selon les statistiques relatives
aux parts de marché par origine, publiées par Côte d’Ivoire Economie dans son dossier sur le secteur de
l’automobile dans sa parution de septembre dernier, les constructeurs
asiatiques représentent maintenant 65% du marché de l’automobile en Côte d’Ivoire
contre 33% pour les marques européennes, et 2% pour les autres. Dans cette
configuration, les marques japonaises et coréennes constituent les têtes
d’affiche devant les marques chinoises.
En termes de catégorie,
s’il est vrai que les véhicules de type 4x4 ont eu de beaux jours durant les
dix dernières années, les professionnels avouent que leur demande recule au
profit de ceux de tourisme. Cette tendance pourrait se renforcer au fur et à
mesure que le réseau routier retrouvera son lustre d’antan, grâce aux grands travaux de réhabilitation
entrepris par l’Etat.
Le marché des neufs pourrait atteindre 500 milliards de Fcfa de chiffres d'affaires
En tout état de cause,
le marché de véhicules neufs, selon des
concessionnaires, a cumulé, en 2011, plus de 300 milliards de Fcfa de chiffre
d’affaires. Et pourrait afficher, en faisant une projection basée sur
l’estimation de 9000 véhicules susceptibles d’être vendus, cette année, un chiffre d’affaires global
d’environ 500 milliards en 2012.
Gooré
Bi Hué
Automobile
A quand une « Made in Côte
d’Ivoire »…
Cela peut paraître
chimérique mais il faut oser en parler. Parler de marque de véhicules «Made
in Côte d’Ivoire», donc fabriqués au bord de la lagune Ebrié. Un sujet
pouvant susciter, sans doute, un sourire narquois. Et avec juste raison, du
reste. Si, en sa qualité de première productrice mondiale du cacao, depuis des
décennies, la Côte
d’Ivoire ne fait même pas partie des grands broyeurs de fèves de cacao, à plus forte
raison des chocolatiers connus, ce n’est pas à la fabrication de voitures qu’il
faut rêver. Certes. Mais pensons-y ! Rêvons-en ! Si les Coréens y
sont parvenus, pourquoi pas les Ivoiriens ? Si les Nigérians ont pu avoir
la licence et la technologie pour produire des…Peugeot 504 berline qui
font même parfois office de véhicules de fonction et une fierté nationale,
pourquoi pas nous ? Tout est une question de volonté politique, de vision
des dirigeants. Les Asiatiques avaient cette vision, celle de compter, tôt ou
tard, parmi les nations émergentes. Ils s’en sont donné les moyens et ils y
sont parvenus aujourd’hui. On disait au début de nos indépendances : « Ne me donne pas un produit
japonais ». Maintenant on dit,
« si c’est japonais, c’est que c’est du bon ». Aujourd’hui, c’est
la même rengaine au sujet des produits chinois qualifiés de «chinoiseries» et donc, dit-on, peu
fiables. Mais sous peu, la Chine ,
déjà deuxième puissance économique mondiale, nous imposera ses produits par
leur qualité. N’est-il pas possible de négocier un transfert de technologie
pouvant faire de notre pays un fabricant de marque de véhicules typiquement
ivoiriens en échange d’une de nos nombreuses matières premières? Juste un
rêve ! Rêve suscité par la timide expérience de Sotra industries, mais aussi par le succès technologique glané par
des pays qui n’avaient même pas le niveau de développement du nôtre, il y a
moins de quarante ans.
Gooré
Bi Hué
mercredi 26 septembre 2012
Café-cacao
Le prix minimum garanti sauvera-t-il les paysans !
L’Etat ivoirien a décidé, depuis 2012, de vendre désormais par
anticipation (on dit aussi à terme) sa production cacaoyère comme il le faisait
au temps de la Caistab, de l’indépendance à 1998/1999. Il vient, rapporte-t-on,
de vendre aux enchères plus de 1,1 million de tonnes de fèves de cacao sur le
marché international des matières premières aux chocolatiers et autres
spéculateurs de ce marché! Maintenant, il lui faudra honorer cet engagement
vis-à-vis de ces clients, du marché international de peur de se discréditer. C’est
à ce niveau que se situe l’enjeu de la nouvelle option qui vient mettre fin aux
yoyos de la libéralisation. Non pas que la Côte d’Ivoire ne soit pas capable de
fournir la quantité vendue, avec sa production annuelle qui oscille entre 1,3
et 1,5 million de tonnes selon les saisons ! Mais parce que la Côte d’Ivoire
doit faire face à la fraude qui s’est développée depuis quelques années dans
cette filière. En effet, depuis notamment 2003 à ce jour, d’importantes
quantités de la production cacaoyère ivoirienne sortent frauduleusement du
territoire pour être vendue ou se retrouver au Ghana et au Burkina Faso (devenu
par ce fait, exportateur du cacao). Quel est le volume de fèves de cacao qui
sortent ainsi frauduleusement du pays pour enrichir d’autres nations
ouest-africaines? Bien malin pourrait y répondre ! Tant le contrôle
effectif de l’Etat de Côte d’Ivoire sur les zones productrices de l’Ouest et de
l’Est s’est amenuisé depuis du fait de la crise.
S’il faut comprendre la motivation de l’Etat en optant, près de 14 ans
après la libéralisation de la filière café-cacao en 1998/1999, pour un retour au système traditionnel de la
Caisse de stabilisation et de soutien des prix (Caistab) caractérisé par la fixation annuelle
par le gouvernement, d’un prix minimum garanti aux cacaoculteurs, il est peu
probable que ce «come back » à
un système qui était pourtant vomi par les institutions de Bretton Woods
(Banque mondiale et Fmi) –le considérant alors comme une caisse noir des
tenants du pouvoir -, soit très rassurant pour les paysans. Parce qu’à l’évidence,
il influencera très peu positivement l’amélioration des conditions de vie des paysans. Surtout dans ce contexte de
paupérisation croissante et généralisée de petits agriculteurs ivoiriens.
Petits agriculteurs, et notamment cacaoculteurs qui pourraient, si l’on n’y
prend garde, être «absorbés et/ou employés», totalement ou partiellement,
par des multinationales et grands chocolatiers ayant mis pied dans la filière
café-cacao ainsi que dans les plantations cacaoyères ivoiriennes. Alors qu’on avait
pensé que cette présence tirerait les cours bord champ à la hausse, elle ne
sert que le statu quo : paysans toujours et de plus en plus affamés, et
les autres acteurs de la filière grands bénéficiaires et de plus en plus
engraissés ! Si le début de la libéralisation permit aux cacaoculteurs de
vendre leur kilo de cacao à plus de 1000 Fcfa le kilo, la suite a été une
désillusion ! Tout comme l’ont été les structures de gestion pleines de « CC » comme Fdpcc, Bcc, Arcc,
Frcc, etc.
Au fait, pendant combien de temps, encore, les cacaoculteurs ivoiriens
et les acteurs nationaux auront le contrôle de la production nationale de fèves
de cacao ? Juste une question !
Gooré
Bi Hué
Journaliste-Economiste
Diplômé
GPE
vendredi 21 septembre 2012
Pourquoi l'argent est si rare ?
Voici une expression partagée, ces
derniers temps, par des Ivoiriens : «L’argent
ne circule pas ! » Les agents de change en parlent. Les fonctionnaires
et salariés du privé qui, déjà le premier de chaque mois, sont nombreux à
demander à leur banque une avance sur salaire, aussi ! Les commerçants et
chauffeurs de taxi ont le même refrain. Mais pourquoi l’argent ne circule-t-il
pas ? Question de fond que voici ! En fait, la circulation monétaire
est le reflet de l’intensité de l’activité économique nationale, de la création
de la richesse abondante par la bonne tenue des affaires, ainsi que de la
décision des agents économiques, c’est-à-dire les ménages, les entreprises et
même l’Etat d’investir, de dépenser. Si depuis la fin de la crise
post-électorale, l’Etat a lancé de grands travaux infrastructurels en y
injectant ainsi des centaines de milliards de francs Cfa, et créant par ce
biais des emplois liés à la durée des travaux (donc des emplois à durée
déterminée) tout en tirant la croissance économique par le haut (taux projeté à
8% d’ici à la fin 2012 par le gouvernement ivoirien), les entreprises, elles,
sont encore timides dans leur décision d’investir massivement et durablement. Quoiqu’elles
en ressentent la nécessité.
Or, l’investissement privé, comme l’affirment
les économistes et spécialistes des questions du développement, est le vrai moteur
de la croissance économique et le vecteur du développement social et
économique. Malheureusement, certains opérateurs économiques (déjà présents ou
ceux qui prospectent actuellement les opportunités d’investissement en Côte d’Ivoire),
encore tétanisés par un passé récent marqué par des crises militaro-politiques
qui ont fragilisé leurs actifs, attendent de voir l’horizon sécuritaire et
politique s’éclairer davantage avant de s’engager à fond dans ce pays qui leur offre,
en vérité, les meilleures opportunités et qui se présente comme le véritable
hub d’affaires en Afrique de l’ouest. Cet attentisme privé influe négativement
sur la création d’emplois durables dans un contexte marqué déjà par des
licenciements de travailleurs du fait des crises susmentionnés ayant frappé de
plein fouet les milieux d’affaires.
Quant aux ménages, pour ceux qui ont perdu emplois et commerces, ils
ne peuvent plus s’offrir le train de vie d’antan! Ils vivent aux minima. Ils
survivent pour nombre d’entre eux. Pour ceux d’entre eux qui peut considérer
encore comme fortunés, ils limitent leurs dépenses par mesure de prudence dans
un environnement marqué, hélas, par des annonces répétitives de projets de
déstabilisation du pays. Vous avez dit rareté des sous ? En voici quelques
raisons.
Gooré Bi Hué
mercredi 19 septembre 2012
Automobile, visite technique
Côte d’Ivoire: classée au 5ème
rang mondial
Combien de
véhicules ont-ils passé leur visite technique en 2011 ? Selon les
statistiques de la direction générale de la société ivoirienne de contrôles
techniques automobiles et industriels (Sicta), au total 360 054 véhicules
(sur 500 000 environ), toutes catégories confondues, qui se sont soumis à
cette obligation de la loi ivoirienne. Par comparaison à l’année 2010 où on a
atteint 348 704 véhicules ayant leur visa technique, M. Ya Kouassi Emile,
DG de cette société indique qu’on enregistre une hausse de 3,25% en 2011. Mais
quand on remonte à 2008-2009 où le nombre de visite technique plafonnait à
315 000 véhicules en moyenne (soit 70% du parc automobile national, la
croissance du contrôle technique est de plus de 12,5%.
L’analyse de
la statistique 2011 révèle que 267 407 véhicules inspectés ont réussi au
premier passage au test de fiabilité technique et obtenu en conséquence le
récépissé de visite technique. A contrario, 92 647 véhicules ont dû
échouer au moins une fois avant d’obtenir le précieux sésame attestant le
respect de la sécurité routière et de la protection de l’environnement.
Le contrôle
technique automobile, plus connu sous le générique visite technique, est un
service public concédé par l’Etat de Côte d’Ivoire à la Sicta, une filiale du
groupe SGS qui est leader mondial dans les domaines de l’inspection et de la
certification. L’histoire de ce concessionnaire du service public portant contrôle
technique des véhicules en circulation sur le territoire de la République de
Côte d’Ivoire remonte à 1974. Outre ce service concédé par l’Etat ivoirien, sa
mission s’étend à la promotion de la règlementation en vigueur, c’est-à-dire le
respect de la législation automobile tel que stipulé par le décret n°64-212 du
26 mai 1964. Leader du contrôle technique automobile en Afrique, la Sicta
procède, chaque année, au contrôle technique d’au moins 315 000 véhicules,
ce qui représente environ 70% du parc automobile national. Mais au cours des
deux dernières années, ce taux de a progressé grâce à la rénovation des
équipements, totalement informatisés et automatisés désormais, mais aussi et
surtout du fait de la sensibilisation des automobilistes à la nécessité de
faire leur visite technique ; car la vie qu’ils sauvent en roulant dans
des véhicules techniquement au point peut aussi être la leur !
De
modernisation, la filiale du groupe SGS, a mobilisé depuis 2010, plus de 2
milliards de francs CFA pour informatiser et automatiser ses stations de
contrôle installées sur l’ensemble du territoire ivoirien. C’est ainsi que
celles d’Abatta dans la commune de Bingerville, de Yopougon, d’Aboisso, de
Yamoussoukro, de Vridi ont déjà basculé dans le nouveau système doté d’appareils
eurosystèmes de dernière génération qui a la caractéristique de minimiser le
temps de la visite technique automobile, l’intervention humaine et d’accroître
la fiabilité du service. Il en est de même de la nouvelle station réservée
exclusivement aux concessionnaires automobile construite dans la commune de
Marcory et qui a été inaugurée le 3 juin 2012 en présence du vice-président
mondial du groupe suisse SGS, Fred Herren. Cette station des concessionnaires
qui offre en plus de la visite technique, la sécurisation des récépissés ww, va traiter rapidement les véhicules
neufs mais également des véhicules en leasing.
La Côte
d’Ivoire est en avant-garde des innovations techniques et technologiques
intervenues dans l’activité de contrôle technique automobile. A preuve, la
société ivoirienne de contrôles techniques automobiles et industriels occupe
depuis 2011, le 5ème rang mondial des filiales du groupe SGS opérant
dans le domaine de contrôle technique automobile, dans 46 pays d’implantation à
travers le monde, en termes de volumes de contrôle.
Elle est
devancée, dans ce classement, par l’Espagne, la France, les Etats-Unis et
l’Argentine, mais surclasse l’Angleterre.
Goore Bi Hué
Employé domestique
Voici
le projet du décret qui va tout bouleverser !
Le
ministère d’Etat, ministère de l’Emploi, des Affaires sociales et de la
Solidarité a sur son calepin, un projet de communication devant aboutir à la prise
d’un décret présidentiel portant réglementation du travail décent pour les
travailleurs domestiques, c’est-à-dire les personnels domestiques (servantes et
boys). Ce projet qui a requis l’avis de la Commission des affaires sociales de
la Cgeci (Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire) ainsi que
celui des centrales syndicales comme l’Union générale des travailleurs de Côte
d’Ivoire (Ugtci), s’appuie sur la loi n° 1995 du 12 janvier 1995 portant code
du travail et décrets attenants, et la loi n° 2010-10 du 30 septembre 2010
portant interdiction de la traite et des pires formes de travail des enfants.
Ce projet de décret qui atterrira très prochainement sur le bureau du Conseil
des ministres, vise en son article 1 à règlementer spécifiquement le travail
domestique afin de permettre aux travailleurs domestiques de jouir pleinement
de leurs droits.
Sauf
disposition contraire des conventions internationales ratifiées et des
dispositions législatives et réglementaires, les normes du travail s'appliquent
à tous les travailleurs ou travailleuses domestiques. Mieux, ce projet de
décret définit le terme de travailleur domestique ou employé domestique. Il
s’agit de « toute personne de genre
féminin ou masculin, attachée au service du foyer, quels que soient le mode et
la périodicité de la rétribution, et occupé aux travaux de la maison d'une
façon habituelle par un ou plusieurs employeurs, ne poursuivant pas, au moyen
de ces travaux des fins lucratives » (article 2). Il souligne que, «le personnel intermittent, embauché pour une
durée réduite ne dépassant pas vingt heures par semaine, ne relève pas du
présent décret et demeure régi par les seules stipulations des partie ».
Il indique en son article 6, qu’il est interdit de recruter ou de placer dans
un ménage privé toute personne âgée de moins de 16 ans comme travailleur domestique. Pour les personnes âgées de
plus de seize ans et de moins de dix-huit ans, le recrutement ou le placement
ne peut avoir lieu sans l'assistance ou l'autorisation de leurs père et mère ou
de leur représentant légal. Toutefois, l'alinéa précédent ne s'applique pas aux
jeunes travailleurs âgés de moins de dix-huit ans qui ont atteint l'âge minimum
d'admission à l'emploi et qui ont reçu une formation qualifiante dans le cadre
d'un établissement d'enseignement technique ou professionnel.
Par ailleurs, le projet
détermine le contenu du contrat de travail qui s’impose. En effet, indique-t-on
dans l’article 7 que «le contrat de
travail domestique est passé librement et sous réserve de dispositions du Code
du Travail ». Il est conclu dans les formes qu'il convient aux parties
contractantes d'adopter.
Contenu
du travail domestique
Lorsqu'il
est écrit, le contrat de travail du travailleur domestique doit contenir
obligatoirement les mentions suivantes:
a)
le nom et l'adresse de l'employeur et du travailleur; b) l'adresse du ou des
lieux de travail habituels;
c)
la date de commencement de l'emploi et, si le contrat est d'une durée
déterminée, sa durée;
d)
le type de travail à effectuer, par une description complète des tâches;
e)
la rémunération, son mode de calcul et la périodicité des paiements;
f)
la durée hebdomadaire de travail et sa répartition journalière;
g)
les périodes de repos journalier et hebdomadaire; h) la fourniture de nourriture
et d'un logement, et sa valeur monétaire, le cas échéant, la description de
tout logement fourni, indique cet article.
Le projet interdit par ailleurs
(article 15) le travail de nuit pour les jeunes travailleurs domestiques âgés
de moins de dix-huit ans et aux femmes enceintes domestiques. Pendant la
période allant de 18 heures à 6 heures du matin, les jeunes travailleurs
ne peuvent être occupés à un travail
domestique. Toutefois, en raison de la nature particulière du travail
domestique, des dérogations peuvent être accordées par l'inspecteur du travail
pour permettre l'occupation des jeunes travailleurs logés chez l'employeur ou
ayant reçu une formation professionnelle adaptée, lorsque cela s'avère
nécessaire, profitable et sans danger
pour la santé des intéressés. Pour tenir compte des usages et coutumes, la
période de commencement du travail de nuit peut être avancée à une heure
inférieure à 21 heures.
Comme on peut le noter,
nombreux sont sans aucun doute des foyers qui agissent contrairement aux
dispositions en préparation. C’est le lieu de se préparer à se conformer aux
nouvelles dispositions à venir, lesquelles prévoient une déclaration du
travailleur domestique à l'institution de prévoyance sociale, en l’occurrence
la CNPS et que son employeur paie ses cotisations sociales et le déclare
également à l’inspection du travail.
Que
dit l’Article 21
La durée journalière de travail de 10 heures au
maximum peut être répartie en tranches horaires suivant l'accord entre
l'employeur et le travailleur domestique. A défaut d'accord préalable écrit
entre les parties, la durée de travail pour les travailleurs logés chez
l'employeur, est répartie comme suit:
• Première tranche: entre 6h00 et 08h00;
• Deuxième tranche: entre 10h00 et 12h00 ;
•
Troisième tranche: entre 14h00 et 20h00;
Pour
les jeunes travailleurs d'un âge inférieur à 18 ans et supérieur à 14 ans et
les autres travailleurs domestiques, qui ne résident pas chez l'employeur, la
durée hebdomadaire du travail est de 45 heures au maximum, équivalent à 40
heures de travail effectif.
Que dit l’Article 28
Lorsque
le logement et la nourriture sont accordés par l’employeur, leur valeur peut
être déduite des salaires. La valeur numéraire des avantages en nature est
fixée suivant l'accord des parties et ne peut être supérieure à 20% du salaire
mensuel. A défaut d'évaluation faite d'accord partie, la valeur en numéraire
est fixée conformément aux dispositions réglementaires antérieures relatives
aux valeurs maxima de remboursement du logement et de la ration journalière de
vivres. Le montant de la retenue est fixé comme suit:
-
Pour la nourriture: Smig horaire x 2,5 x
26 par mois;
-
Pour le logement: Smig horaire x 0,5 x
26 par mois.
Seuls
peuvent être payés en nature, la nourriture et le logement, à l'exclusion des
prestations en nature directement liées à la l'exercice des fonctions, telles
que les uniformes, les outils ou les équipements de protection. Lorsque le
travailleur domestique est logé dans des conditions inférieures, aucune retenue
ne pourra être effectuée pour le logement.
mardi 18 septembre 2012
Investissement
Le suivi des investisseurs, une faiblesse à combler
Devenir le hub du business en Afrique de l’Ouest, voire de l’ensemble du continent noir. Telle est l’ambition que nourrit de la Côte d’Ivoire. La création par l’Etat ivoirien du Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire (Cepici) s’inscrit dans cette vision prospective. Mais à côté de cette institution étatique de promotion économique, de rares jeunes opérateurs économiques du pays s’illustrent ces dernières années, sur financement propre, dans la promotion de la destination Côte d’Ivoire auprès des investisseurs étrangers en quête d’opportunités d’affaires. C’est le cas de Maître Pierre Koffi Djemis, directeur général de PKD Conseil, un cabinet juridique d’affaires internationales. Ce jeune franco-ivoirien, titulaire d’un Dess de droit et pratique des affaires internationales obtenu à l’université de Nice-Sophia Antipolis (France), et d’un Certificat d’aptitude à la profession d’avocat (Capa) de l’Université d’Abidjan, travaille depuis quatre ans à renforcer l’axe Afrique-Asie, avec un accent particulier sur la mobilisation des hommes d’affaires chinois pour venir investir en Côte d’Ivoire. Dans ce sens, il a organisé, successivement, quatre grands forums économiques à Shanghai, en Chine. Il a invité des majors de l’économie ivoirienne, notamment le Cepici, et des entreprises publiques et privées, (Port Autonome d’Abidjan, Petroci, Gestoci, SMB, Sopié, etc.) respectivement en 2008, 2009, 2010 et 2012. «Dans le cadre des actions de promotion de la Côte d’Ivoire en Asie, j’ai décidé d’œuvrer en tant que conseil en stratégie de développement pour protéger les intérêts des entreprises ivoiriennes dans le cadre de la négociation avec les entreprises chinoises », explique Pierre Djemis, patron de PKD conseil. Mais Djemis n’agit pas au hasard, il bénéficie de la confiance du Bureau Economique chinois en Côte d’Ivoire pour être un conseil officieux sur les stratégies de pénétration des opérateurs économiques étrangers en terre ivoirienne. Son cabinet est, en outre, conseil juridique des ambassades de France, d’Allemagne et de Suisse en Côte d’Ivoire en matière d’expertise en immigration des chancelleries étrangères.
Ayant acquis de riches expériences professionnelles au sein de prestigieux cabinets spécialisés en droit des affaires internationales où il a eu à travailler, et ayant développé en Afrique, en Asie et en Europe des réseaux institutionnels et privés fiables, Pierre Djemis entend être utile à la Côte d’Ivoire qui abrite le siège de son cabinet, depuis 2004, date de création. Dans son plan stratégique, la promotion et le développement des relations d’affaires entre l’Afrique, l’Asie et l’Amérique (Etats-Unis et les autres Amériques) ne se feront pas au détriment des relations de coopération économiques et commerciales traditionnelles. Bien au contraire, il œuvre également à consolider ces relations existant déjà entre l’Afrique et l’Europe et en particulier avec la France.
Sa vision pour la promotion de nouveaux axes de développement des affaires l’a conduit à ouvrir, en 2010, un cabinet conseil à Houston (Texas), aux Etats-Unis d’Amérique, dénommé PKD Consulting Houston. Et ce, après l’ouverture de PKD Consulting Shanghai, en 2006, à Shanghai, en Chine. Pour le DG de PKD Conseil, «la Côte d’Ivoire doit certes continuer à approfondir ses relations traditionnelles avec l’Europe, mais nous pensons que le pays peut aussi regarder vers d’autres pays africains, asiatiques et notamment la Chine, et vers les Etats-Unis d’Amérique. Ce que nous appelons nos actions stratégiques vers les 3A » (Asie-Afrique-Amérique).
Pour la Chine, tout le monde en convient dit-il, «elle est un géant économique, aujourd’hui, qu’on ne peut négliger». Pour lui, la Côte d’Ivoire qui est en quête d’investisseurs potentiels et de débouchés pour ses produits, ne devrait pas négliger ces axes (3A) formant une sorte de triangulaire. Pierre Djemis propose une coopération tripartite Afrique-Asie-Europe en général, et Chine-Côte d’Ivoire-France en particulièrement, notamment sur certains projets d’infrastructures économiques où les compétences de la France et de la Chine peuvent être complémentaires et non concurrentielles.
Pour aider l’économie ivoirienne à s’ouvrir au monde d’affaires américain, Pierre Djemis, via la filiale de Houston de son cabinet, a organisé en 2010, un important forum économique auquel ont participé les entreprises du secteur minier, énergétique de Côte d’Ivoire (ANARE, GESTOCI, SOPIE, ANARE) et bien d’autres grands secteurs de l’économie ivoirienne. De grosses sociétés américaines comme le Port de Houston (dans l’Etat de Texas) ont participé à ce forum économique axé essentiellement sur les matières premières. «Lors de ce forum, nous avons fait la promotion des projets énergétiques, pétroliers, miniers et des grands projets d’infrastructures économiques des entreprises ivoiriennes telles que Gestoci, Sopie, Anaré, Port autonome d’Abidjan », précise-t-il et avons obtenu la volonté du Port de Houston de collaborer avec le Port de San-Pedro et d’Abidjan mais il n’y a pas eu de suite hélas !
Toutes les rencontres d’affaires qu’il a organisées ont été couronnées de succès, dont le plus récent est la participation financière et technique des opérateurs chinois à la construction de la Centrale de Soubré par Sinohydro et cette entreprise chinoise a participé au forum en Chine organisé par Me Pierre DJEMIS en 2010 pour expliquer les blocages aux autorités ivoiriennes. Par ailleurs, «nous avons trouvé des partenaires techniques chinois pour la Gestoci en matière de stockage et de gestion des produits pétroliers, et nous avons élaboré un plan de travail avec le Port d’Abidjan et celui du Port de, hélas pas de suivi Shanghai ». Mais ce qui manque au chainon de la promotion économique de la Côte d’Ivoire à l’extérieur, au dire de Maître Pierre Koffi Djemis, c’est le suivi des acquis, notamment «le suivi et l’accompagnement juridique de la plupart des investissements obtenus». Cet avocat de formation pense que la Côte d’Ivoire et l’ensemble des pays africains qui traitent avec les investisseurs privés étrangers doivent se faire accompagner par des spécialistes en droit en des affaires internationales pour écarter les investisseurs peu crédibles, non protecteurs des intérêts vitaux du pays et/ou des citoyens, non respectueux des normes environnementales et peu économiquement, financièrement et socialement rentables pour l’Etat.
Tout en apportant son expertise juridique aux entreprises asiatiques, et particulièrement chinoises, assistant et accompagnant ses clients africains et américains dans les missions de prospections des marchés prometteurs en Afrique ou en Amérique, Maître Pierre K. Djemis se dit prêt à apporter son expertise juridique aux entreprises étatiques, privées ou à l’Etat de Côte d’Ivoire lors des négociations dans les domaines agricoles, pétrolier, énergétique créateur d’emplois pour les jeunes ivoiriens. Les nombreux investissements réalisés à Shanghai et à Houston pour ouvrir ses bureaux démontrent et traduisent éloquemment cette volonté d’accompagnement des projets des entreprises étatiques et de suivi d’Etats. La Côte d’Ivoire qui a la chance d’abriter cette expertise devrait en tirer profit. L’ambition que nourrit le Chef de l’Etat ivoirien de faire de ce pays, une nation émergente à l’horizon 2020 le demande. Car, cet objectif ne sera atteint qu’en conjuguons investissements privés et publics et à utiliser la matière grise de ces « enfants prodigues ».
GOORE Bi Hué
vendredi 14 septembre 2012
PPTE, Côte d'Ivoire
Point d'achèvement, et après?
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Le point d’achèvement de l’initiative Ppte d’accord, et après? Voici une des questions de fond que l’opinion nationale se pose, certainement, depuis que la Côte d’Ivoire a atteint, le 26 juin 2012, le point d’achèvement de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (initiative Ppte), et qu’elle bénéficie ce faisant d’une remise globale de 64,2% de sa dette extérieure. Lors de son grand oral du 18 juillet dernier devant l’Assemblée nationale, le ministre de l’Economie et des Finances, Charles Koffi Diby, n’a pas manqué de mettre en relief les nombreuses conséquences néfastes de la crise de l’endettement sur l’évolution économique et sociale de la Côte d’Ivoire au cours des trois dernières décennies. Lesquelles se sont traduites, entre autres, par « l’inexistence de marges budgétaires pour faire face aux dépenses d’investissements, avec une réduction significative de la part affectée aux investissements, et l’accentuation de la paupérisation de la population avec le produit intérieur brut par tête d’habitant qui est passé de 375640,6 Fcfa en 1960 et 714 727,1 Fcfa en 1978 à 343 342,2 Fcfa en 2010 ». Autrement dit, le désinvestissement provoqué par la crise de l’endettement a donné lieu à une augmentation du taux de pauvreté, passé de 10% en 1985 à 36,8% en 1995, puis 38,4% en 2002 avant d’atteindre 48,9% en 2008 et plus de 50% en 2010.
Depuis 26 juin 2012, 4090 milliards
abandonnés à l’Etat ivoirien
Avec le point d’achèvement de l’initiative Ppte, le pays peut
espérer désormais des lendemains meilleurs. Ce d’autant plus qu’il bénéficie
d’un allègement substantiel de sa dette extérieure. En effet, au terme des
négociations menées par le ministre ivoirien de l’Economie et des Finances avec
les créanciers de l’Etat membres du Club de Paris, les allègements obtenus se
chiffrent à 4090 milliards de Fcfa dont 3 143,7 milliards dudit Club et 946,3
milliards des multilatéraux. Ce qui ramène donc, aujourd’hui, le stock de la
dette extérieure du pays à 2 283,9 milliards de francs CFA alors qu’il s’élevait
au 30 juin 2012 (soit quatre jours avant le point d’achèvement) à 6 373,9
milliards de Fcfa. Cette restructuration permet de noter un desserrement
sensible du poids de la dette publique extérieure qui ne représente plus que
18% du produit intérieur brut (Pib) contre 51% au 30 juin 2012. Dixit Charles
Koffi Diby, ministre de l’Economie et des Finances. En remontant à 2009 (date
de l’admission au point de décision à l’initiative Ppte, 27 mars) et aux
précédents allègements globaux de 500,7 milliards de Fcfa obtenus entre 2009 et
2011, l’effort cumulé d’annulations du stock de la dette extérieure par les
créanciers de l’Etat ivoirien se chiffre à 5 292,1 milliards globalement.

Perspectives post-point
d’achèvement Ppte
Maintenant que l’ensemble des réformes économiques, financières et
administratives ont permis au pays de bénéficier d’une réduction considérable
de sa dette extérieure, ramenée comme indiqué plus haut à 18% du Pib (contre
51% auparavant), restaurant ainsi la viabilité de ses finances publiques et la
crédibilité de l’Etat ivoirien, que doit faire la Côte d’Ivoire ? En d’autres
termes, quelles sont les perspectives nouvelles qui s’offrent aux Ivoiriens
maintenant ? « L’atteinte du point d’achèvement doit permettre de dégager des
marges budgétaires pour la hausse des investissements publics », indiquait le
ministre ivoirien de l’économie et des finances, le 18 juillet dernier, face
aux députés. Annonçant que « le taux d’investissement global devrait atteindre
23,5% du Pib en 2015, soit un niveau proche de celui des années 1970 » qui
marquèrent le «miracle ivoirien». De façon détaillée, ce taux qui représentait
2,8% du Pib en 2011 devrait croître significativement pour atteindre
respectivement 5,3% à fin 2012, 7,1% en 2013, 8,2% en 2014 et 9,1% en 2015. Cet
investissement public ira essentiellement au financement de la stratégie
nationale de réduction de la pauvreté contenue dans le Programme national de
développement (Pnd) 2012-2015. Cette stratégie met l’accent sur des
investissements en infrastructures et programmes ayant un impact positif sur
l’amélioration du bien-être des populations. Ainsi donc, les secteurs comme
éducation, enseignement technique et supérieur, justice et bonne gouvernance,
santé, urbanisation et habitat (économique et social), environnement,
salubrité, eau potable, eaux et forêts, sécurité absorberont bien des
financements publics. Des investissements publics iront également aux
infrastructures et transports, à l’énergie, aux mines et hydrocarbures, à l’agriculture,
à la technologie de l’information et de la communication, à la recherche
scientifique, aux industries et Pme, au commerce, à l’artisanat et au tourisme.
Mobiliser les ressources Ppte sont avant tout à mobiliser en interne
Ce qu’il est convenu d’appeler « ressources Ppte » et qui
représente, en fait, le montant total d’annulations de dette consenties par les
créanciers bilatéraux (membres du Club de Paris et hors Club de Paris) et
multilatéraux (soit 4090 milliards de Fcfa) vont servir à financer des projets
dans les secteurs susmentionnés au cours de la période 2012-2015. Mais étant
donné que ces « ressources Ppte » ne sont pas de l’argent frais mis à la
disposition de l’Etat ivoirien par les créanciers mais plutôt « un simple »
abandon de créances, il revient donc à l’Etat de mobiliser, de façon endogène à
partir de sa politique économique et financière, des ressources équivalentes
afin de pouvoir mettre en œuvre sa stratégie nationale de réduction de pauvreté
et son plan de développement.
Autrement dit, la Côte d’Ivoire ne remboursera plus, comme par le
passé, entre 400 et 500 milliards de Fcfa de dette extérieure, mais le pays
devra cependant continuer à mobiliser annuellement ce même montant pour
l’investir dans des projets et programmes de développement et de réduction de
la pauvreté. C’est un autre défi à relever par les dirigeants ivoiriens en
jouant sur les leviers d’amélioration des recettes publiques internes (fiscales
et douanières ainsi que la mobilisation des ressources par emprunts
obligataires et bons du trésor). L’Etat peut aussi compter sur des appuis
budgétaires de la communauté financière internationale et des partenaires. La
viabilité de ses finances publiques et le rétablissement de sa crédibilité
vis-à-vis de ses partenaires financiers grâce à l’atteinte du point d’achèvement
de l’initiative Ppte, donne la possibilité à l’Etat « d’emprunter à nouveau sur
le marché international à moindre coût », assure le ministère de l’Economie et
des Finances. Mais les choses ne seront plus comme avant, car l’endettement du
pays sera désormais encadré. «Nous allons œuvrer pour une gestion intelligente
de l’endettement public, avec une gestion des requêtes d’endettement, des
projets dans le cadre du Comité national de la dette publique (CNDP) »,
prévient l’argentier du gouvernement, Charles Koffi Diby. Mieux, l’endettement
sera utilisé révèle le ministre des finances, comme une politique économique et
non plus comme un paramètre de bouclage budgétaire. Grande révolution que voici
! Il faut souhaiter que les politiques économiques et/ou d’investissements
publics prennent en compte des charges récurrentes liées aux infrastructures
socioéconomiques réalisées et les minimisent pour éviter qu’elles pèsent, après
coup, sur le budget de l’Etat. En tout
état de cause, la création et l’opérationnalisation du Cnpd dont la mission est
d’élaborer un projet de stratégie globale d’endettement prenant en compte les
priorités du PND, apparait comme un signal fort.
Point d’achèvement, une plate-forme
d’opportunités
L’après point d’achèvement de l’initiative Ppte n’est donc pas la
fin des efforts de la Côte d’Ivoire, loin s’en faut ! Car, bien des pays ayant
bénéficié de réduction de dette extérieure, à l’exception de quelques-uns comme
le Ghana, se retrouvent malheureusement, sont redevenus très endettés. C’est à
ce niveau qu’on donne raison au ministre Diby lorsqu’il affirme : «le
point d’achèvement constitue une plate-forme d’opportunités à saisir pour
amorcer une nouvelle ère de prospérité économique et de stabilité sociale.
Aussi la gestion post-point d’achèvement Ppte doit-elle éviter l’explosion des
dépenses de fonctionnement de l’Etat (masse salariale, charges récurrentes,
etc.) mais garantir un impact significatif de l’orientation des investissements
et ressources mobilisées sous forme d’emprunt vers la croissance économique ».
En outre, la poursuite des réformes visant la compétitivité de l’économie, et
notamment des secteurs clés, l’amélioration du climat des affaires, le
renforcement de la bonne gouvernance, et la promotion du travail et de la bonne
conduite des projets et programmes doivent se poursuivre.
GOORE Bi Hué
mercredi 12 septembre 2012
Emploi
Dur,
dur est le marché…
De
l’emploi, tout le monde en parle, à travers le monde ! Il devient, dans
les pays développés ou pauvres, une denrée de plus en plus rare, au point qu’il
se trouve, aujourd’hui, au cœur des préoccupations des gouvernants. Depuis la
crise financière internationale de 2008/2009, le monde de l’emploi, avouons-le,
s’effondre. A cause des effets pervers de cette crise sur l’activité
productive. Aux Etats-Unis, en Europe, en Afrique (où la croissance économique
est qualifiée de forte), et même en Asie l’emploi est en berne.
Au
pays de l’Oncle Sam par exemple, plus de 8% de la population active se retrouve
actuellement au chômage –taux le plus élevé depuis les cinquante dernières
années -, l’Europe se retrouve également dans une zone rouge, avec un taux de
sans-emploi de la tranche 15-24 ans qui a augmenté de 50% dans l’Union en si
peu de temps ! La France compte, elle, depuis août passé, plus de 3
millions de chômeurs selon la Commission européenne. L'institut européen de
statistiques, Eurostat, révèle, lui, que le taux de chômage des jeunes a atteint
même 53,8% en Grèce et 52,9% en Espagne.
Dans
nos pays africains, la situation reste tout aussi problématique au point que
l’on est maintenant habitué à voir des jeunes diplômés gérer des cabines
téléphoniques ou vendre des fripes, des travailleurs qui, hier encore gagnaient
de quoi s’occuper des leurs, se tourner les pouces à la maison, scrutant de
quoi le lendemain sera fait, où trouver un job qui le sortirait de la galère.
Pour ceux qui travaillent, les fins de mois sont devenues des moments de calculs
à donner la migraine et/ou de redistribution du salaire, laissant ainsi peu de
possibilité d’épargner. Dur, dur est vraiment devenue la vie, et surtout le
marché du travail. Ici et ailleurs.
Gooré Bi Hué.
Gooré bi Hué Hadja Sidibé
Ya David
Kohon Landry
Franck armand Zagbayou
Germaine Boni
Kouadio Theodore
Paulin Bahini
Marc Yevou
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