Le suivi des investisseurs, une faiblesse à combler
Devenir le hub du business en Afrique de l’Ouest, voire de l’ensemble du continent noir. Telle est l’ambition que nourrit de la Côte d’Ivoire. La création par l’Etat ivoirien du Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire (Cepici) s’inscrit dans cette vision prospective. Mais à côté de cette institution étatique de promotion économique, de rares jeunes opérateurs économiques du pays s’illustrent ces dernières années, sur financement propre, dans la promotion de la destination Côte d’Ivoire auprès des investisseurs étrangers en quête d’opportunités d’affaires. C’est le cas de Maître Pierre Koffi Djemis, directeur général de PKD Conseil, un cabinet juridique d’affaires internationales. Ce jeune franco-ivoirien, titulaire d’un Dess de droit et pratique des affaires internationales obtenu à l’université de Nice-Sophia Antipolis (France), et d’un Certificat d’aptitude à la profession d’avocat (Capa) de l’Université d’Abidjan, travaille depuis quatre ans à renforcer l’axe Afrique-Asie, avec un accent particulier sur la mobilisation des hommes d’affaires chinois pour venir investir en Côte d’Ivoire. Dans ce sens, il a organisé, successivement, quatre grands forums économiques à Shanghai, en Chine. Il a invité des majors de l’économie ivoirienne, notamment le Cepici, et des entreprises publiques et privées, (Port Autonome d’Abidjan, Petroci, Gestoci, SMB, Sopié, etc.) respectivement en 2008, 2009, 2010 et 2012. «Dans le cadre des actions de promotion de la Côte d’Ivoire en Asie, j’ai décidé d’œuvrer en tant que conseil en stratégie de développement pour protéger les intérêts des entreprises ivoiriennes dans le cadre de la négociation avec les entreprises chinoises », explique Pierre Djemis, patron de PKD conseil. Mais Djemis n’agit pas au hasard, il bénéficie de la confiance du Bureau Economique chinois en Côte d’Ivoire pour être un conseil officieux sur les stratégies de pénétration des opérateurs économiques étrangers en terre ivoirienne. Son cabinet est, en outre, conseil juridique des ambassades de France, d’Allemagne et de Suisse en Côte d’Ivoire en matière d’expertise en immigration des chancelleries étrangères.
Ayant acquis de riches expériences professionnelles au sein de prestigieux cabinets spécialisés en droit des affaires internationales où il a eu à travailler, et ayant développé en Afrique, en Asie et en Europe des réseaux institutionnels et privés fiables, Pierre Djemis entend être utile à la Côte d’Ivoire qui abrite le siège de son cabinet, depuis 2004, date de création. Dans son plan stratégique, la promotion et le développement des relations d’affaires entre l’Afrique, l’Asie et l’Amérique (Etats-Unis et les autres Amériques) ne se feront pas au détriment des relations de coopération économiques et commerciales traditionnelles. Bien au contraire, il œuvre également à consolider ces relations existant déjà entre l’Afrique et l’Europe et en particulier avec la France.
Sa vision pour la promotion de nouveaux axes de développement des affaires l’a conduit à ouvrir, en 2010, un cabinet conseil à Houston (Texas), aux Etats-Unis d’Amérique, dénommé PKD Consulting Houston. Et ce, après l’ouverture de PKD Consulting Shanghai, en 2006, à Shanghai, en Chine. Pour le DG de PKD Conseil, «la Côte d’Ivoire doit certes continuer à approfondir ses relations traditionnelles avec l’Europe, mais nous pensons que le pays peut aussi regarder vers d’autres pays africains, asiatiques et notamment la Chine, et vers les Etats-Unis d’Amérique. Ce que nous appelons nos actions stratégiques vers les 3A » (Asie-Afrique-Amérique).
Pour la Chine, tout le monde en convient dit-il, «elle est un géant économique, aujourd’hui, qu’on ne peut négliger». Pour lui, la Côte d’Ivoire qui est en quête d’investisseurs potentiels et de débouchés pour ses produits, ne devrait pas négliger ces axes (3A) formant une sorte de triangulaire. Pierre Djemis propose une coopération tripartite Afrique-Asie-Europe en général, et Chine-Côte d’Ivoire-France en particulièrement, notamment sur certains projets d’infrastructures économiques où les compétences de la France et de la Chine peuvent être complémentaires et non concurrentielles.
Pour aider l’économie ivoirienne à s’ouvrir au monde d’affaires américain, Pierre Djemis, via la filiale de Houston de son cabinet, a organisé en 2010, un important forum économique auquel ont participé les entreprises du secteur minier, énergétique de Côte d’Ivoire (ANARE, GESTOCI, SOPIE, ANARE) et bien d’autres grands secteurs de l’économie ivoirienne. De grosses sociétés américaines comme le Port de Houston (dans l’Etat de Texas) ont participé à ce forum économique axé essentiellement sur les matières premières. «Lors de ce forum, nous avons fait la promotion des projets énergétiques, pétroliers, miniers et des grands projets d’infrastructures économiques des entreprises ivoiriennes telles que Gestoci, Sopie, Anaré, Port autonome d’Abidjan », précise-t-il et avons obtenu la volonté du Port de Houston de collaborer avec le Port de San-Pedro et d’Abidjan mais il n’y a pas eu de suite hélas !
Toutes les rencontres d’affaires qu’il a organisées ont été couronnées de succès, dont le plus récent est la participation financière et technique des opérateurs chinois à la construction de la Centrale de Soubré par Sinohydro et cette entreprise chinoise a participé au forum en Chine organisé par Me Pierre DJEMIS en 2010 pour expliquer les blocages aux autorités ivoiriennes. Par ailleurs, «nous avons trouvé des partenaires techniques chinois pour la Gestoci en matière de stockage et de gestion des produits pétroliers, et nous avons élaboré un plan de travail avec le Port d’Abidjan et celui du Port de, hélas pas de suivi Shanghai ». Mais ce qui manque au chainon de la promotion économique de la Côte d’Ivoire à l’extérieur, au dire de Maître Pierre Koffi Djemis, c’est le suivi des acquis, notamment «le suivi et l’accompagnement juridique de la plupart des investissements obtenus». Cet avocat de formation pense que la Côte d’Ivoire et l’ensemble des pays africains qui traitent avec les investisseurs privés étrangers doivent se faire accompagner par des spécialistes en droit en des affaires internationales pour écarter les investisseurs peu crédibles, non protecteurs des intérêts vitaux du pays et/ou des citoyens, non respectueux des normes environnementales et peu économiquement, financièrement et socialement rentables pour l’Etat.
Tout en apportant son expertise juridique aux entreprises asiatiques, et particulièrement chinoises, assistant et accompagnant ses clients africains et américains dans les missions de prospections des marchés prometteurs en Afrique ou en Amérique, Maître Pierre K. Djemis se dit prêt à apporter son expertise juridique aux entreprises étatiques, privées ou à l’Etat de Côte d’Ivoire lors des négociations dans les domaines agricoles, pétrolier, énergétique créateur d’emplois pour les jeunes ivoiriens. Les nombreux investissements réalisés à Shanghai et à Houston pour ouvrir ses bureaux démontrent et traduisent éloquemment cette volonté d’accompagnement des projets des entreprises étatiques et de suivi d’Etats. La Côte d’Ivoire qui a la chance d’abriter cette expertise devrait en tirer profit. L’ambition que nourrit le Chef de l’Etat ivoirien de faire de ce pays, une nation émergente à l’horizon 2020 le demande. Car, cet objectif ne sera atteint qu’en conjuguons investissements privés et publics et à utiliser la matière grise de ces « enfants prodigues ».
GOORE Bi Hué
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