Voici une expression partagée, ces
derniers temps, par des Ivoiriens : «L’argent
ne circule pas ! » Les agents de change en parlent. Les fonctionnaires
et salariés du privé qui, déjà le premier de chaque mois, sont nombreux à
demander à leur banque une avance sur salaire, aussi ! Les commerçants et
chauffeurs de taxi ont le même refrain. Mais pourquoi l’argent ne circule-t-il
pas ? Question de fond que voici ! En fait, la circulation monétaire
est le reflet de l’intensité de l’activité économique nationale, de la création
de la richesse abondante par la bonne tenue des affaires, ainsi que de la
décision des agents économiques, c’est-à-dire les ménages, les entreprises et
même l’Etat d’investir, de dépenser. Si depuis la fin de la crise
post-électorale, l’Etat a lancé de grands travaux infrastructurels en y
injectant ainsi des centaines de milliards de francs Cfa, et créant par ce
biais des emplois liés à la durée des travaux (donc des emplois à durée
déterminée) tout en tirant la croissance économique par le haut (taux projeté à
8% d’ici à la fin 2012 par le gouvernement ivoirien), les entreprises, elles,
sont encore timides dans leur décision d’investir massivement et durablement. Quoiqu’elles
en ressentent la nécessité.
Or, l’investissement privé, comme l’affirment
les économistes et spécialistes des questions du développement, est le vrai moteur
de la croissance économique et le vecteur du développement social et
économique. Malheureusement, certains opérateurs économiques (déjà présents ou
ceux qui prospectent actuellement les opportunités d’investissement en Côte d’Ivoire),
encore tétanisés par un passé récent marqué par des crises militaro-politiques
qui ont fragilisé leurs actifs, attendent de voir l’horizon sécuritaire et
politique s’éclairer davantage avant de s’engager à fond dans ce pays qui leur offre,
en vérité, les meilleures opportunités et qui se présente comme le véritable
hub d’affaires en Afrique de l’ouest. Cet attentisme privé influe négativement
sur la création d’emplois durables dans un contexte marqué déjà par des
licenciements de travailleurs du fait des crises susmentionnés ayant frappé de
plein fouet les milieux d’affaires.
Quant aux ménages, pour ceux qui ont perdu emplois et commerces, ils
ne peuvent plus s’offrir le train de vie d’antan! Ils vivent aux minima. Ils
survivent pour nombre d’entre eux. Pour ceux d’entre eux qui peut considérer
encore comme fortunés, ils limitent leurs dépenses par mesure de prudence dans
un environnement marqué, hélas, par des annonces répétitives de projets de
déstabilisation du pays. Vous avez dit rareté des sous ? En voici quelques
raisons.
Gooré Bi Hué
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