mercredi 24 octobre 2012

Finances publiques



La Côte d’Ivoire, championne du marché financier régional

Une vue de l'immeuble du Trésor public ivoirien
En termes athlétiques le champion, c’est celui qui a travaillé avec acharnement, qui s’est donné les moyens en dépit des conditions d’entrainement difficiles, très difficiles même, pour participer et remporter une compétition, une course, un trophée. Transposée dans la gestion des finances publiques, notamment dans la recherche d’une «victoire» sans ambages dans la mobilisation des ressources financières conséquentes par appel public à l’épargne, quel que soit l’environnement –hostile ou favorable – pour financer ses engagements régaliens, l’Etat de Côte d’Ivoire apparaît, à l’évidence, comme le champion de la collecte publique d’argent sur le marché financier régional. Et ce, depuis de longues années déjà ! Son dernier appel public à l’épargne, lancé en août 2012, via la Bourse régional des valeurs mobilières (Brvm) dont Abidjan abrite le siège régional, pour collecter par le biais d’un emprunt obligataire TPCI 6,5% 2012-2017 d’un montant de 60 milliards de Fcfa au prix d’obligation de 10 000 Fcfa l’obligation, n’a fait que confirmer sa position de champion du marché financier régional. Alors que l’Etat recherchait sur une courte période allant du 06 août au 14 septembre 2012, 60 milliards de francs Cfa nécessaires au financement des investissements publics inscrits au budget 2012, il en a mobilisé au dire du directeur général du Trésor et de la Comptabilité publique, Koné Adama, 92 965 906 750 Fcfa, soit 155%. C’est un exploit qu’on ne saurait passer sous silence. Surtout quand l’on sait que cette opération a été lancée dans la période des premières attaques contre les forces républicaines de Côte d’Ivoire. La précédente opération ayant couvert la période du 23 avril au 22 mai 2012 (TPCI 6% 2012-2015) avait, elle, mobilisé 71,9 milliards de Fcfa. Donc en l’espace de six mois, le pays a pu collecter environ 164, 866 milliards de francs sur 120 milliards recherchés initialement.

Qualité de la signature de l'Etat ivoirien, le facteur attrayant 

Koné Adama, DG du Trésor public de Cote d'Ivoire
Mais la position de leader du marché financier régional en termes d’appel public à l’épargne de la Côte d’Ivoire, comme susmentionné, remonte à plusieurs années déjà. Depuis 1999, l’emprunt TPCI 8% 1999-2002 au travers duquel l’Etat ivoirien recherchait 15 milliards de Fcfa s’était soldé par un succès inattendu. Car 30,2 milliards avaient été collectés, soit un taux de réalisation de 202%). L’emprunt public qui a suivi (Tpci 2002-2005, aux taux de 7%), lancé le 10 juin 2002 pour avoir 30 milliards de Fcfa, a quant à lui enregistré une plus-value de 34 milliards de Fcfa, permettant ainsi à l’Etat d’avoir dans sa caisse la bagatelle de 64 milliards de nos francs. Soit 213%. Mais la plus grande performance de la Côte d’Ivoire se situe en 2005 où l’emprunt Tpci 2005-2008, émis le 15 juillet 2005 au taux de 6,5% s’est soldé par 86,1 milliards de Fcfa mobilisés alors qu’il tablait sur 40 milliards. Ce qui représente 215%.
Ces bonnes performances n’ont fait que renforcer la conviction de l’Etat de Côte d’Ivoire que sa signature est respectée et constitue un gage et donc une « assurance tous riques » pour les souscripteurs aux emprunts qu’il émet sur le marché financier et monétaire régional. Aussi, va-t-il revoir ses prétentions à la hausse à partir de 2008, en recherchant par appel public à l’épargne (Tpci 6,25% 2008-2011), un montant de 60 milliards de Fcfa. Il a puis avoir 61,2 milliards. En 2009, il même pu disposer de 107,3 milliards de Fcfa alors qu’il n’en demandait que 60 milliards! Soit 179% de succès. Même au sortir de la crise post-électorale où l’incertitude était de mise, le pays a pu obtenir sur le marché 160,2 milliards de Fcfa alors qu’il était en quête de 100 milliards. La seule année où le résultat a été «décevant» est 2010 à cause de la forte incertitude sur l’avenir et les signaux pessimistes qu’entrevoyaient les analystes financiers et économiques. En effet, sur 62 milliards dont avait besoin l’Etat en allant sur le marché financier régional, il n’en a récoltés que 22,9 milliards.

Plus de 938 milliards mobilisés depuis 1999

L'Etat arrive ainsi à boucler son budget 
En tout état de cause, la Côte d’Ivoire demeure championne de l’espace Uemoa en termes de mobilisation financière sur le marché régional.  Puisque depuis 1999, ce sont, globalement, 938 milliards de Fcfa que le pays a réussi à collecter sur ce marché auprès des investisseurs institutionnels (assureurs) et autres souscripteurs nationaux ou non. Parce que la crédibilité de sa signature qui se traduit par le respect régulier de ses engagements vis-à-vis de ses créanciers, en dépit des crises successives, en est une raison fondamentale. De même que sa capacité et son poids économiques. La Côte d’Ivoire n’est-elle pas le leader de l’Union économique et monétaire ouest-africaine où elle détient, seule 40% du pouvoir économique de cet espace?

GOORE Bi Hué 

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