vendredi 23 janvier 2015

Drastiquement, le prix du baril de pétrole s'effondre. Que faisons-nous?

L prix du baril du pétrole ne cesse de dégringoler sur les grandes places boursières! Il a atteint dans sa descente 45 dollars US le baril là où on parlait de plus 150 dollars ! Véritable tango qui fait rappeler la douloureuse crise financière internationale de 200872009, doublée de crises pétrolière et alimentaire. Mais la présente chute du prix du baril du pétrole suscite mille et une questions. Pourquoi les pays producteurs de l'or noir qui avaient réussi extraordinairement à bien gérer, à travers l'OPEP, leurs productions en les rationnant  de sorte à tirer meilleur profit du marché n'arrivent plus à s'inscrire dans cette stratégie gagnante? Pourquoi les murs de l'Organisation des pays exportateurs du pétrole se fissurent ainsi? Question d’intérêt désormais divergents dans un contexte de presque guerre froide? Que gagnent les acheteurs et que perdent ces producteurs, et notamment ceux dont les budgets publics dépendent entièrement de la manne pétrolière? Le pétrole serait-il devenu la face visible d'une guerre économique à laquelle se livrent, malicieusement, ces derniers temps, des puissances émergentes qui se font de plus en plus entendre, qui entendent accroitre leur indépendance vis-à-vis des puissances alors tutélaires traditionnelles (occidentales) et qui, pour rien au monde n'entendent perdre leur hégémonie? L'Afrique dont la croissance économique a été  depuis 2009 exaltée dans tous les forums internationaux ou rencontres des institutions de Breton Woods, ne va-t-elle pas voir son rêve brisé au moment où de nombreux pays africains claironnent et chantent comme la cigale l'hymne de l'émergence d'ici quelques années de leurs économies respectives?
En vérité, la chute du cours du pétrole n'est pas une bonne nouvelle pour les producteurs. Et ce quels qu'ils soient et où qu'ils se situent. Si les pays du Golfe (Arabie, Qatar, Jordanie et autres) peuvent, à brève échéance, s'en sortir grâce à leurs fonds souverains créés et/ou leurs prises de participations dans des industries et entreprises des pays développés, ils pourraient bien en pâtir à long terme. Pour les pays africains dont le budget dépend essentiellement des prévisions de recettes pétrolières, 2015 pourrait être une année difficilement, une période cauchemardesque. Car, faute de ressources suffisantes, de nombreux projets de développement ainsi que des charges de fonctionnement de l'Etat et autres investissements publics pourraient se voir gelés. Avec comme conséquences immédiates, l'inévitable décroissance économique, et pour les plus chanceux, une stagnation de la croissance. Dans ce cas, on ne pourra plus parler de croissance inclusive mais plutôt de pauvreté stagnante ou grandissante.
Dans les temps passés, ces moments de vaches maigres étaient compensées par des appuis budgétaires bi ou multilatéraux des partenaires et "pays amis". Mais dans un contexte où ces "pays amis" sont eux-mêmes à la recherche de leur propre équilibre budgétaire et financier, autant dire que le sort des Etats dépendant en partie de l'aide pourrait de devenir inquiétant, basculer dans le pessimisme. Les acteurs de la guerre économique - car c'en une", ne s'en tireront pas on plus sans effets collatéraux considérables à cause de l’interdépendance des économies, pauvres et riches ! Certes, des matières premières comme le pétrole et autres peuvent acquises à vils prix au profit des industries dominantes afin que celles-ci continuent de créer de la valeur ajoutée, mais qui seront les consommateurs et demandeurs finaux si la paupérisation devient si ambiante dans les pays traditionnellement ou potentiellement  demandeurs/consommateurs de produits manufacturés? Véritable dilemme que voici ! Et cela fait dire aux spécialistes de l'intelligence économique que cette guerre des prix visant, en réalité, à fragiliser certaines puissances émergentes comme la Chine, la Russie, le Brésil, le Venezuela, le Nigeria, l'Iran, etc. ne va pas durer. Ce sera un round de courte durée!
Quoiqu'il en soit, il est urgent que nos pays africains travaillent à des solutions alternatives. Mais dites moi, quel dirigeant africain y pense? That the real question?
Gooré Bi Hué

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